Cueillette de champignons ? Nous sommes en automne, la période idéale où les champignons abondent !
Est-ce que vous sentez cette bonne odeur ? Approchez-vous… encore un peu… Voilà ! Respirez à pleins poumons ! Qu’est-ce que ça sent me direz-vous ? Eh bien : la mousse fraîche, la terre humide, la forêt, la nature qui se transforme au rythme de l’automne… Les champignons sont là ! Quand les passionnés de promenades se confondent avec les fins gourmets, ils n’ont qu’un seul but : remplir leurs paniers en osier de succulentes trouvailles. Mais attention, le ramassage est soumis à une réglementation stricte et une connaissance pointue des champignons est nécessaire pour ne pas s’intoxiquer. Partons à la découverte de l’essentiel qu’il y a à savoir pour que votre cueillette de champignons se passe dans les meilleures conditions.
Cueillette de champignons : oui, mais pas n’importe où !
L’automne est la saison de prédilection pour le ramassage des champignons. Mis à part le fait que les arbres se parent de couleurs magnifiques pour agrémenter votre promenade, c’est aussi la période que certaines espèces ont choisi pour pousser en abondance. Il est également tout à fait possible de rencontrer différentes variétés tout au long de l’année. Mais les plus recherchées telles que les cèpes, les russules, les langues-de-bœuf ou les lépiotes, se sont donnés rendez-vous à cette saison.
Quel que soit le champignon que vous recherchez, il faut connaître la réglementation en vigueur pour cette activité. En effet, il ne suffit pas de se baisser et de cueillir n’importe quoi n’importe où. Malgré les apparences, les champignons n’appartiennent pas à n’importe qui. Avant de partir, renseignez-vous sur les parcelles de terre ou les forêts que vous allez explorer. Déterminez s’il est question de terrains privés ou publics et si un panneau en limite l’accès ou non (Code civil, art. 547 : « les fruits naturels […] appartiennent au propriétaire par droit d’accession »).
En principe, il faut donc demander l’autorisation au propriétaire avant d’arpenter son terrain, quel qu’il soit. Un quart des forêts appartiennent aux collectivités territoriales ou à l’État et sont gérées par l’ONF (Office Nationale des Forêts). Tout le reste appartient à des particuliers. Cela en fait de la surface privée ! Pourtant, les adeptes ne s’encombrent pas de savoir où ils se situent, surtout si le coin est réputé pour y trouver des cèpes.
La réglementation est toutefois bien présente pour les contrevenants :
- 150 € d’amende pour toute collecte non autorisée ;
- la pénalité peut monter jusqu’à 750 € si le volume ramassé dépasse les 5 L (Code forestier, art. R.331-2) ;
- l’absence de clôture n’empêche pas la délimitation de la propriété privée.
Certains arrêtés préfectoraux peuvent être encore plus restrictifs. Ces derniers vont spécifier :
- la superficie du territoire de collecte concerné ;
- les espèces de champignons visées ;
- la durée d’exécution de la limitation ou de l’interdiction (horaire et date) ;
- la capacité maximale à récolter.
Pour plus de sécurité, les cueilleurs peuvent se renseigner en mairie ou en préfecture pour savoir si un arrêté est en vigueur.
Un écosystème qui vous veut du bien
Vous avez récolté les renseignements nécessaires sur le lieu où vous comptez vous rendre. Cette étape accomplie, il faut maintenant penser à la cueillette en elle-même. Il est préférable de prévoir votre promenade par une journée ensoleillée, deux ou trois jours après une averse. Les sols seront plus propices à fournir les espèces mycologiques recherchées.
Prévoyez un couteau à champignons. Récoltez les champignons sans les arracher ni les abîmer : ainsi, vous en préservez les caractéristiques pour les identifier et favoriser leur reproduction en laissant le mycélium (le pied du champignon) dans la terre. Ne négligez pas le transport de vos victuailles ! Un sac plastique serait la pire chose que vous puissiez infliger à votre récolte. En effet, le confinement qu’il produit peut provoquer, surtout si la chaleur est présente, la fermentation des champignons. Cela peut les rendre impropres à la consommation, voire pire toxiques ! Pour éviter cela, munissez-vous d’un panier en osier, ou même deux, pour pouvoir les classer selon les espèces dont vous êtes sûr ou non.
Si, effectivement, la reconnaissance des champignons comestibles n’est pas votre fort, ne tentez pas le diable et dans le doute, s’abstenir. Il existe des applications pour trouver des champignons, mais aussi, des applications pour les identifier. Et si, même après ces recherches, une incertitude demeure, un passage à la pharmacie ou à la permanence de votre société mycologique locale finira de vous rassurer.
Vous apprendrez de toute manière, petit à petit, à discerner les champignons comestibles des autres.
Cueillette de champignons : les signes qui ne trompent pas sur le mauvais état des champignons récoltés
- s’il s’en dégage une odeur aigre, telle que l’ammoniac ;
- s’il y a des taches, ou des zones avec des teintes plus sombres : cela veut dire que le processus de putréfaction a démarré ;
- si le chapeau du champignon présente une texture molle et visqueuse, c’est un signe de pourriture.
Dans ces cas-là, fuyez ! L’intoxication vous guette. Les champignons doivent dégager un parfum de terre, une odeur naturelle et fraîche. Leur aspect ne doit pas vous rebuter. Mais si, malgré toutes vos précautions, vous finissez tout de même malade, pas de panique. Restez calme, couvrez-vous et couchez-vous sur le côté. Surtout, ne consommez aucune boisson ! Consultez un docteur ou un centre antipoison. Pensez à prendre avec vous ce que vous avez ingurgité pour prévoir le traitement approprié.
Il existe quasiment 20 000 espèces de champignons dans l’Hexagone. Parmi eux, uniquement 1 000 sont comestibles et 100 vraiment aimés à table… Autant dire que ça laisse de la marge pour maîtriser parfaitement le sujet de ces corps étranges, pourtant indispensables aux écosystèmes. Pour parfaire votre connaissance, nous disposons d’ouvrages illustrés sur les champignons qui vous aideront à reconnaitre les différentes variétés.
Partir à la cueillette de champignons, c’est faire une merveilleuse balade et remplir vos paniers. Quel plaisir ! Vos champignons fraîchement récoltés n’attendront pas trop longtemps avant d’être dégustés. Consommez-les dans les 48 H pour être sûr qu’ils ne deviennent pas toxiques. Après tous ces efforts, ça serait vraiment dommage. Bonne dégustation.
Pour des conseils exhaustifs sur la cueillette des champignons, voyez notre article consacré.
Reportage BFM TV : Haut-Rhin, le lever matinal d’un cueilleur de champignons